lundi 21 novembre 2011

Michel Martelly : entre la volonté et l'ignorance

La volonté

Il serait injuste de dire du président haïtien, Michel joseph Martelly, qu'il n'a pas la volonté de voir le pays sortir de l'ornière de la misère. Il y a chez le président une obsession d'une Haïti qui ne soit plus la paria du monde. On a qu'à voir son approche de présenter aux investisseurs les possibilités d'investissement dans le pays dans différents domaine, dont le tourisme pour ne citer que cela. C'est une démarcation nette par rapport à la pratique des anciens gouvernements, qui ne faisaient que quémander auprès des institutions internationaux et les officines des pays occidentaux, dont les États-Unis, le Canada, l'Union européenne, et j'en passe. C'en est une attitude qui veut rompre avec la mentalité de mendicité. Ce qui est sans un apport majeur de ce régime en créant une rupture méthodologique inédite.

L'ignorance

Le président a l'art de se fourvoyer ou se mettre les doigts dans les yeux. Après quatre long mois sans gouvernement, Martelly est arrivé à former un gouvernement qui devait commencer à rendre opérationnelles les promesses électorales de ce dernier. Pendant que vient à peine de se mettre en place, le président crée une crise majeure en faisant le député Arnel Bélizaire, suite à une querelle entre les deux hommes au palais national. Celui-là déclarait en grande pompe qu'il n'accepterait plus que quiconque vienne manquer de respect à la présidence, qu'il possède l'immunité ou pas, il ne sortira pas vivant du palais. Il renchérit que plusieurs membres du corps législatif ne sont que des repris de justice, et patati et patata.


La logique

Où est la logique dans ce geste ? Après avoir passé quatre long mois sans gouvernement, était-ce le moment de provoquer une crise institutionnelle ? Ne serait-ce pas plus de créer toutes les conditions pour que la toute nouvelle équipe gouvernementale puisse commencer à adresser les nombreuses promesses de la campagne électorale, entre autres l'état de droit. À bien y penser, le premier des conseiller de Michel Martelly est Roro Nelson. Quel conseiller imbu de la chose politique aurait pu commettre une faute aussi élémentaire? Il est vrai que Michel Martelly fait partie de la mouvance duvaliériste. Cependant, peu importe son allégeance, s'il avait de vrais conseillers aguerris à la chose politique, il lui mettrait en garde contre la décision d'arrêter le député Bélizaire, car le temps de papa doc et de baby doc est révolu. Si le peuple haïtien a tout perdu mais il lui reste cette conquête du droit à la parole qu'il a gagné au prix de grand sacrifice.

Si le président veut absolument que ce pays fasse un bond en avant, il devrait commencer à mettre de l'eau dans son clairin et s'entourer de gens capables de lui opposer la vérité de l'art de la politique, un art si difficile à appréhender même pour le plus averti analyste ou politologue. Finalement, si le président Michel Martelly continue à prendre ses vessies pour des lanternes, ses promesses risques de rester lettres mortes.


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