Haiti :deux poids, deux mesures

Les dossiers chauds en Haiti au début de cette année sont : la publication de l'amendement de la constitution, la vérification de la nationalité des membres du gouvernement et du président Michel Martelly par une commission du sénat de la République , l'interpellation des membres du gouvernement devant la chambre des députés et la mise en accusation du chef de l'état. Ces décisions font suite à l'arrestation du député Arnel Bélizaire au mois d'octobre 2011. Le sénateur Moise Jean-Charles, de la plateforme INITE, farouche opposant à Michel Martelly, en a fait son cheval de bataille, la démonstration de la plurinationaté de ce dernier. On reconnait à ce sénateur le courage de dénoncer la mise en place par le premier citoyen de la nation d'une milice rose, à l'instar des tontons macoutes.


On ne saurait reprocher à des parlementaires de veiller au respect de la constitution haitienne, s'il n'y avait pas là un relent de revanche. Quand on sait que l'acceptation du Premier ministre Gary Conille allait à l'encontre de la loi fondatrice, quand on sait aussi que la formation du gouvernement ne répondait qu'aux intérêts mesquins de groupuscules politiques, qui, loin de veiller à l'intérêt, ont opté pour des intérêts strictement particuliers. Ils ont refusé les deux premiers candidats au poste de Premier ministre tout en étant tatillon, parfois sur des raisons fallacieuses, d'autre fois, par rancoeur, comme dans le cas de Bernard Gousse. Lors de la séance de la présentation de la politique générale du gouvernment, on a vu des sénateurs ou des députés qui quémandaient un petit projet par-ci et par-là, au lieu de questionner le fond du programme du chef du gouvernement. Aujourd'hui, ce sont ces mêmes sénateurs ou députés qui se réclament de la rectitude constitutionnelle, en Particulier le sénateur Moise Jean-Charles.


Il faudrait être dupe pour croire que le corps législatif a, d'un sursaut magnanime, pris conscience de sa mission de veiller à l'application des règles strictes édictées par la loi mère. Le sénateur Jean-charles n'était-il pas prêt de faire un deal avec Gary Conille lors du vote sur sa politique comme celui qu'il avait conclu avec Préval pour voter la CIRH (Commission intérimaire pour la Reconstruction d'Haiti). Par ce geste, il avait accepté, pour un plat de lentille, de livrer la souveraineté du pays au diktat de Bill Clinton et consorts. C'est pour cela que je voudrais vous mettre au courant de ces nationaleux, ces faux nationaliste et patriotes.

Finalement, cela ne dédouane pas les dérives dénoncées par plusieurs personalités haitiennes de Michel Martelly. Qu'ils s'agissent de ses attaques contre les journalismes ou de l'arrestation du député Arnel Bélizaire, tous ceux-ci et d'autres prouvent que le président à certaines velléités dictatoriales. Il est certain, une fois de plus, qu'il faut se dresser contre ses dérives. Cependant, le moteur de tout cela ne peut être uniquement de la revanche parce que le chef de l'état faisait partie de l'opposition à Aristide en 2004. Que des députés ou sénateurs  lavalassiens, regroupés au sein de la plateforme INITE et ailleurs, n'ont pas avalé la pillule du coup de force contre Aristide, qu'ils se disent que les intérêts de la nation priment sur tout le reste. Même si c'est un voeu pieu, on doit espérer, car ce pays ne peut plus faire les frais de l'instabilité.




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