Je
voulais trouver quelque chose à
dire sur le séisme qui s'est passé en Haïti deux ans après. Je
regardais du côté économique, je ne voyais que le pays battre la mesure sur place; les conclusions des organismes internationaux ne me
paraissent qu'une vaste opération de mensonges sur l'évolution
positive du pays après cette hécatombe. L'unique but de ces
rapports est de conserver les postes des fonctionnaires
internationaux. Rien d'autre. Depuis 40 ans, les mêmes paroles
circonstanciées, à chaque malheur, d'experts internationaux sur le
progrès pendant que le pays dégringole dans l'abîme.
Que
de parler des chiffres avancés par ces instances internationales, je
préfère vous suggérer la lecture du roman de makenzy Orcel, Les
immortelles, paru chez Mémoire d'encrier. Mon but ici n'est pas de
vous faire le résumé du livre, mais tout simplement vous le
suggérer pour, en quelque sorte, commémorer dans la réflexion le
deuxième anniversaire du tremblement de terre. Le roman est une
sorte d'éloge aux prostitués qui égayent la ville, dans le
quartier de la Grand-Rue. L'histoire de Shakira, qui a quitté son
nid familial parce qu'elle a été abusée par son beau-père, et sa
mère qui est restée impassible face aux forfaits de son mari. Loin
du cocon familial, Shakira a choisi le métier de prostitué parce
qu'elle pouvait trouver la liberté, la liberté de se donner à qui
bon lui semble. Elle ne voulait pas être l'esclave d'un homme
comme sa mère.
Dans
ce drame, le séisme n'est qu'un autre malheur parmi toutes les
misères de la population. Shakira a rendu l'âme sous les décombres,
mais elle a permis la rencontre entre la mère adoptive, celle qui
l'a initiée à la prostitution et, la mère biologique, celle
qu'elle ne voulait pas ressembler. Le symbole de la femme dans ce
roman est une métaphore de la misère de ce pays meurtri par ses
propres fils. Dans un pays où les êtres humains vivent dans des
conditions infra humaines, où le respect des droits les plus
élémentaires sont piétinés, ceux des prostitués le sont encore moins.
Le séisme sous la plume de l'auteur est un euphémisme de la misère
de ce coin de terre appelé Haïti.
http://www.cyberpresse.ca/arts/livres/201012/17/01-4353300-makenzy-orcel-le-jour-ou-les-bordels-sont-tombes.php
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