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Rupture épistémique : l'impensé des invariants de l'historiographie haïtienne

Pourquoi écrire si ça n'éclaire ni ne dévoile le secret d'une réalité?! Pourquoi dire si ce n'est que pour répéter ce que tout un chacun sait déjà, si ces propos ne nous avancent pas dans la compréhension d'un monde ou du monde ? Pourquoi faire semblant d'analyser quand on occulte la problématique par des concepts élusifs ? Pourquoi se prononcer sans un travail critique des données qu'on s'en sert ? Il me semble que la maladie de la radoterie est un mal q ui ronge le monde d'aujourd'hui  et surtout mon pays. La pensée victimaire est notre conception de la réalité. C'en est un fil d'Ariane qui tisse et jalonne tous nos propos et actions.    Le mal d’Haïti ne vient pas surtout des Étrangers mais de nous-mêmes. Le fatalisme est notre credo. Nous ne jurons qu'à ça : l'étranger-ci, l'étranger-ça. Sinon c'est la faute des mulâtres ou bourgeois. Et ces derniers répondent que c'est la faute des ...

Haïti : deuxième anniversaire du séisme

Je voulais trouver quelque chose à dire sur le séisme qui s'est passé en Haïti deux ans après. Je regardais du côté économique, je ne voyais que le pays battre la mesure sur place; les conclusions des organismes internationaux ne me paraissent qu'une vaste opération de mensonges sur l'évolution positive du pays après cette hécatombe. L'unique but de ces rapports est de conserver les postes des fonctionnaires internationaux. Rien d'autre. Depuis 40 ans, les mêmes paroles circonstanciées, à chaque malheur, d'experts internationaux sur le progrès pendant que le pays dégringole dans l'abîme.  

 Que de parler des chiffres avancés par ces instances internationales, je préfère vous suggérer la lecture du roman de makenzy Orcel, Les immortelles, paru chez Mémoire d'encrier. Mon but ici n'est pas de vous faire le résumé du livre, mais tout simplement vous le suggérer pour, en quelque sorte, commémorer dans la réflexion le deuxième anniversaire du tremblement de terre. Le roman est une sorte d'éloge aux prostitués qui égayent la ville, dans le quartier de la Grand-Rue. L'histoire de Shakira, qui a quitté son nid familial parce qu'elle a été abusée par son beau-père, et sa mère qui est restée impassible face aux forfaits de son mari. Loin du cocon familial, Shakira a choisi le métier de prostitué parce qu'elle pouvait trouver la liberté, la liberté de se donner à qui bon lui semble. Elle ne voulait pas être l'esclave d'un homme comme sa mère.

Dans ce drame, le séisme n'est qu'un autre malheur parmi toutes les misères de la population. Shakira a rendu l'âme sous les décombres, mais elle a permis la rencontre entre la mère adoptive, celle qui l'a initiée à la prostitution et, la mère biologique, celle qu'elle ne voulait pas ressembler. Le symbole de la femme dans ce roman est une métaphore de la misère de ce pays meurtri par ses propres fils. Dans un pays où les êtres humains vivent dans des conditions infra humaines, où le respect des droits les plus élémentaires sont piétinés, ceux des prostitués le sont encore moins. Le séisme sous la plume de l'auteur est un euphémisme de la misère de ce coin de terre appelé Haïti.

 http://www.cyberpresse.ca/arts/livres/201012/17/01-4353300-makenzy-orcel-le-jour-ou-les-bordels-sont-tombes.php

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