Grammaire de la pensée philosophique haïtienne (4 de 5)
Le groupe musical, Les frères Parent, dans les années 80, disait que les problèmes Est-Ouest, l'opposition entre le bloc capitaliste menés par les États-Unis et le bloc communiste menée par l'Union soviétique, était du Show business. Il n'y avait donc pas de conflit réel, chacun tirait sonépingle du jeu en faisant accroire qu'ils étaient des ennemis jurés. Prenons tout ça de façon caricaturale. Je ferais la même analogie avec la question haïtienne. Il m'a semblé que plus les problèmes persistent, plus ça fait l'affaire de beaucoup de gens : un marché florissant pour les potins; une floraison de "journaleux", donc de pseudo-journalistes; des heures d'antenne consacrées à des paroles merdiques, etc. Dans ce tourbillon de psittacisme, de papotage, de logomachie, à force que ça s'amplifie, le marché des auditeurs augmentent autant l'intelligibilité de la problématique se complique. Cela a fini par créer un système où la norme est : en dehors de la chiotte, point de salut! La banalité du mal, pour reprendre Arendt, devient tout naturelle.
D'où viendrait spontanément un tel virage, si l'on sait que les sociétés évoluent sans réelle cassure, en tout cas à court ou moyen terme ? Comme il n'y a pas de générations spontanées, il ne devrait non plus avoir de sociétés spontanées. Si on remonte le fil de l'histoire, on ne sera pas en reste tout le long de notre histoire. Les articles de Leslie Péan durant le mandat de Sweet Micky, le livre de Jacques Barros, Haiti, de 1804 à nos jours, et j'en passe, fourmillent d'exemples: de la gestion à la petite semaine à des initiatives bordéliques; des journaux qui écrivent rien d'intérêts publics, aux débats qui tournent vite au vinaigre avec des insultes ou attaques personnelles, tel a toujours été le cas dans l'espace public.
Mais à la différence d'aujourd'hui les choses se passaient dans la langue de Molière. De mémoire d'enfant, je me souviens encore haut comme trois pommes quelqu'un lisait un article dans les colonnes du journal Le Matin où l'auteur faisait l'énumération des sortes de «wa» : wa kk, wa kite sòt, wa gentan konnen. Personne ne se sentait offusqué parce que l'auteur en parlait dans un français impeccable mais aux couleurs locales. Ça passait comme une lettre à la poste. Encore le «débat» entre Firmin et Delorme où les couteaux volaient très bas, d'après Price Mars dans Antenor Firmin. Aussi, ce même Delorme qui faisait courir le bruit que ce dernier était un blanc, lors des élections de 1879.
Dans un autre registre, le débat entre Firmin et Solo Menos et les Membres de la Société de Législation de Port-au-Prince au début du 20e siècle autour de l'article 12 de la constitution de 1805 contre l'interdiction des étrangers de posséder des biens en Haïti. Au lieu d'attaquer le problème d'un point de vue scientifique, ils ont fait la sourde oreille à sa proposition d'accorder des baux emphytéotiques (de 99 ans) à des étrangers parce qu'ils ont horreur de la logique. Les arguments de ce dernier faisant appel à la jurisprudence, à l'histoire, à la promotion d'investissements directs - car un tel bail donne la possibilité à l'investisseur de tirer profit de son investissement primitif et ses suites en plus d'apporter son savoir-faire -, etc., pour convaincre ces messieurs du bien fait d'une telle législation ont frappé un mur, celui de la déraison.
Il y a une logique tout haïtienne qui a pour racine l'acte de l'indépendance où l'émotion prime sur la logique. Dans ce cas, on peut comprendre que les émotions soient à chaud. Mais dans les autres cas, ce n'est que pur infantilisme, et même misérabilisme. Pourquoi refuser d'octroyer un bail emphytéotique - qui n'est pas un droit de propriété mais une location à long terme avec certaines restrictions associées à un tel contrat, dont l'abusus, lequel attribut le droit de propriété absolu, mais ni l'usus ou le fructus -, aux étrangers qui apporteront leur savoir-faire, se demandait Firmin? Comme il le disait si bien, au début tout cela tenait, les pères de la nation avaient de sérieuses raisons, mais quelque cent ans plus tard, il n'y avait aucune raison de maintenir cet article dans les constitutions. J'ajouterais que la réalité avait bien fait montre qu'il était inopérant et privait le pays de compétences et du développement de ses ressources naturelles qu'humaines.
Le piège dans lequel il ne faut pas tomber, c'est d'aller croire que Solo Menos et les Membres de la Société de Législation de Port-au-Prince soient des connards, car le premier est Docteur en droit et les autres ne sont pas des ignorants de la chose juridique. Pour rester en conformité avec la logique haïtienne, il faut accepter les apories de la doxa instituée, pour paraphraser Cornelius Castoriadis dans L'institution imaginaire de la société, car les forces symbolique et réelle de ce lieu commun, de cette subjectivité commune peuvent te dévorer comme un condamné lâché dans la fosse aux lions : un mouton de Panurge jouit en toute quiétude du respect de l'imaginaire institué. Voilà ce que Firmin refusait et qui causait sa perte. Et son homicide a été programmé pour son refus de la doxa : l'exil doré et empoisonné à Londres pendant qu'on ne lui versait aucun émolument et de surcroit malade, si ce n'était pas un habile homicide, que pourrait-il bien être? On peut affirmer sans se contredire que Firmin fait partie de cette lignée de révolutionnaires haïtiens trop minoritaires contre les obscurantistes trop nombreux qui tapissent les allées des pouvoirs, qu'ils soient réels ou symboliques.
Donc tous ceux qui s'opposent à la logique haïtienne ou sa déraison seraient carrément des apatrides ou des agents de l'Occident. Et pourtant, je ne connais aucun Haïtien, surtout quand il a passé dans notre système d'éducation, qui n'est pas de culture occidentale, même biaisée par notre ambivalence socialisée : occidental de façade, haïtien par la force des choses, donc de la culture du terroir. Et même ceux qui n'ont pas fréquenté les bancs de l'école aimeraient bien parler la langue de Molière pour se sentir valorisés. Notre éducation met l'accent sur des connaissances déclaratives, le faire-valoir, le paraître, impressionner la galerie. On se sert de ces connaissances pour les louanges qu'on en tire. Quand quelqu'un ose mettre de l'avant une approche scientifique pour faire avancer les choses, c'est parce qu'il ne comprend pas la problématique car Haïti est un singulier petit pays pour reprendre Louis Joseph Janvier. Il faut rester dans le folklorique, dans la pensée magique, sinon on est honni. Donc, les connaissances existantes ne peuvent pas cerner le cas haïtien. Quelle baliverne! Quel bobard ! Et pourtant après avoir dit cela, je ne connais aucun haïtien qui ait développé une théorie haïtienne, voire typiquement haïtienne. Il va sans dire que nous sommes tout simplement allergiques aux connaissances procédurales et conditionnelles.
Il n'est donc pas étonnant qu'aujourd'hui le pays continue sa chute aux enfers et qu'on pointe du doigt des boucles émissaires de nos malheurs, en particulier les États-Unis ou l'Occident en général. Cette supercherie pouvait être opérationnelle un certain temps, les cinq premières décennies de l'indépendance, mais ne peut pas l'être pour tout le temps, pour la simple et bonne raison que nos efforts étaient tous dans le mal, pour paraphraser Firmin. Qu'avons-nous fait au niveau de l'agriculture, de l'éducation, scientifiquement parlant ? Rien. Tous les gouvernements qui se sont succédé n'ont fait que dilapider les deniers publiques. La liste de ces méfaits sont à tel point énormes qu'elle devienne banale, une seconde nature. À telle enseigne que si quelqu'un est intègre, on le traite d'imbécile, s'il est magouilleur, il est donc intelligent. Voilà bien la banalisation du mal, qui, dans notre psychique perverti, constitue la norme.
Nous avons un tel mépris de la collectivité que nous ignorons que le rapport dialectique entre le particulier et le général, donc entre l'individu et la collectivité, est un incontournable de l'existence même. Ce rapport constitue le tango par excellence : l'un ne peut exister sans l'autre, ce n'est notre pré-carré. Mais cette éducation de «pète-répète», de réciter sans comprendre est l'essence même de notre éducabilité cognitive. Tout bien considéré, une fleur sans odeur, une surdétermination du paraitre sur l'être. Devant un malheur qui nous frappe, par exemple le séisme du 12 janvier 2010, le lettré haïtien écrira une envolée lyrique qui ne peut que satisfaire les affects de son auditoire, laissera le problème intact et, bien souvent, embrouillera la problématique. Malheureux ceux qui gavent ces paroles mielleuses et meurent du verdict du réel. Cette insouciance du commun, du collectif, nous empêche de saisir le réel transcendantalement : pour comprendre le monde, il faut commencer par pratiquer le «deux-en-un», selon Arendt dans La vie de l'esprit, qui l'explicite ainsi : « je suis non seulement pour les autres mais aussi pour moi, et ainsi, dans ce cas, je ne suis manifestement pas qu’un. Une hétérogénéité s’insère dans mon unicité.» Ce deux-en-un implique qu'on soit dans un rapport de dialogue avec soi-même afin de saisir l'interpénétration de l'autre et soi-même. Il faut être imbu que sans l'autre l'un ne peut exister : il peut être un mal ou un bien, mais il est nécessaire, irréductible.
Le piège dans lequel il ne faut pas tomber, c'est d'aller croire que Solo Menos et les Membres de la Société de Législation de Port-au-Prince soient des connards, car le premier est Docteur en droit et les autres ne sont pas des ignorants de la chose juridique. Pour rester en conformité avec la logique haïtienne, il faut accepter les apories de la doxa instituée, pour paraphraser Cornelius Castoriadis dans L'institution imaginaire de la société, car les forces symbolique et réelle de ce lieu commun, de cette subjectivité commune peuvent te dévorer comme un condamné lâché dans la fosse aux lions : un mouton de Panurge jouit en toute quiétude du respect de l'imaginaire institué. Voilà ce que Firmin refusait et qui causait sa perte. Et son homicide a été programmé pour son refus de la doxa : l'exil doré et empoisonné à Londres pendant qu'on ne lui versait aucun émolument et de surcroit malade, si ce n'était pas un habile homicide, que pourrait-il bien être? On peut affirmer sans se contredire que Firmin fait partie de cette lignée de révolutionnaires haïtiens trop minoritaires contre les obscurantistes trop nombreux qui tapissent les allées des pouvoirs, qu'ils soient réels ou symboliques.
Donc tous ceux qui s'opposent à la logique haïtienne ou sa déraison seraient carrément des apatrides ou des agents de l'Occident. Et pourtant, je ne connais aucun Haïtien, surtout quand il a passé dans notre système d'éducation, qui n'est pas de culture occidentale, même biaisée par notre ambivalence socialisée : occidental de façade, haïtien par la force des choses, donc de la culture du terroir. Et même ceux qui n'ont pas fréquenté les bancs de l'école aimeraient bien parler la langue de Molière pour se sentir valorisés. Notre éducation met l'accent sur des connaissances déclaratives, le faire-valoir, le paraître, impressionner la galerie. On se sert de ces connaissances pour les louanges qu'on en tire. Quand quelqu'un ose mettre de l'avant une approche scientifique pour faire avancer les choses, c'est parce qu'il ne comprend pas la problématique car Haïti est un singulier petit pays pour reprendre Louis Joseph Janvier. Il faut rester dans le folklorique, dans la pensée magique, sinon on est honni. Donc, les connaissances existantes ne peuvent pas cerner le cas haïtien. Quelle baliverne! Quel bobard ! Et pourtant après avoir dit cela, je ne connais aucun haïtien qui ait développé une théorie haïtienne, voire typiquement haïtienne. Il va sans dire que nous sommes tout simplement allergiques aux connaissances procédurales et conditionnelles.
Il n'est donc pas étonnant qu'aujourd'hui le pays continue sa chute aux enfers et qu'on pointe du doigt des boucles émissaires de nos malheurs, en particulier les États-Unis ou l'Occident en général. Cette supercherie pouvait être opérationnelle un certain temps, les cinq premières décennies de l'indépendance, mais ne peut pas l'être pour tout le temps, pour la simple et bonne raison que nos efforts étaient tous dans le mal, pour paraphraser Firmin. Qu'avons-nous fait au niveau de l'agriculture, de l'éducation, scientifiquement parlant ? Rien. Tous les gouvernements qui se sont succédé n'ont fait que dilapider les deniers publiques. La liste de ces méfaits sont à tel point énormes qu'elle devienne banale, une seconde nature. À telle enseigne que si quelqu'un est intègre, on le traite d'imbécile, s'il est magouilleur, il est donc intelligent. Voilà bien la banalisation du mal, qui, dans notre psychique perverti, constitue la norme.
Nous avons un tel mépris de la collectivité que nous ignorons que le rapport dialectique entre le particulier et le général, donc entre l'individu et la collectivité, est un incontournable de l'existence même. Ce rapport constitue le tango par excellence : l'un ne peut exister sans l'autre, ce n'est notre pré-carré. Mais cette éducation de «pète-répète», de réciter sans comprendre est l'essence même de notre éducabilité cognitive. Tout bien considéré, une fleur sans odeur, une surdétermination du paraitre sur l'être. Devant un malheur qui nous frappe, par exemple le séisme du 12 janvier 2010, le lettré haïtien écrira une envolée lyrique qui ne peut que satisfaire les affects de son auditoire, laissera le problème intact et, bien souvent, embrouillera la problématique. Malheureux ceux qui gavent ces paroles mielleuses et meurent du verdict du réel. Cette insouciance du commun, du collectif, nous empêche de saisir le réel transcendantalement : pour comprendre le monde, il faut commencer par pratiquer le «deux-en-un», selon Arendt dans La vie de l'esprit, qui l'explicite ainsi : « je suis non seulement pour les autres mais aussi pour moi, et ainsi, dans ce cas, je ne suis manifestement pas qu’un. Une hétérogénéité s’insère dans mon unicité.» Ce deux-en-un implique qu'on soit dans un rapport de dialogue avec soi-même afin de saisir l'interpénétration de l'autre et soi-même. Il faut être imbu que sans l'autre l'un ne peut exister : il peut être un mal ou un bien, mais il est nécessaire, irréductible.
Tout compte fait, ce dédain de l'autre chez nous n'explique pas à lui seul l'immobilisme de notre société, l'improductivité dans toutes ses facettes au cours de notre histoire bicentenaire. Ailleurs, aux États-Unis, en Afrique du Sud au temps de l'apartheid, pour ne prendre que ces deux exemples, en dépit de la ségrégation raciale, les élites ont créé des sociétés modernes pour leur ethnie et, par ricochet, les autres en ont profité des miettes assez consistantes en comparaison à la léthargie de l'élite haïtienne. Elles ne se sont pas refusé le luxe de mener une vie matérielle agréable de peur que les autres n'en jouissent un minimum humainement acceptable. Qu'est-ce qui pourrait bien expliquer une telle approche différente? Chez nous, dès les trois premières décennies de l'indépendance des initiatives de nationaux se sont vu le jour. Ils ont voulu prendre le destin commercial et industriel du pays en mains, mais nos dirigeants l'entendaient différemment. Ils ont préféré céder à leurs intérêts mesquins. Et les Étrangers ont bien compris cette division et en ont profité : le roi Christophe ne s'est-il pas suicidé par dégoût de voir que ses compatriotes préfèrent le libertinage de Pétion que de travailler à construire une nation forte et unie? Et d'ailleurs son régime reste la seule vraie initiative digne de mention dans sa mission de bâtisseur jusqu'à nos jours.
Au bout du compte, une première esquisse de réponse est possible. Primo, l'indépendance nous est arrivée par défaut. Ce n'est que par la force des choses que la révolution de 1804 a eu lieu. Sans l’aveuglement de Bonaparte dans son refus d'accepter une sorte de souveraineté associée avec Saint-Domingue, il n'y aurait pas eu cette rupture avec la France, du moins à court terme. Deuzio, Toussaint Louverture serait l'interlocuteur de Bonaparte et s'occuperait d'une part importante de la diplomatie française en Amérique. Tertio, ce qui serait une incongruité dans ce monde foncièrement raciste, que la France, donc des Blancs, ait un représentant nègre qui mène la destinée de sa diplomatie en Amérique. Quarto, l'aporie se retrouve même dans les trois premiers termes de l'équation, car il faut dénoter, selon Sauveur Pierre Étienne, que Haïti a vu fuir l'élite primitive avec l'indépendance. Cas unique : ailleurs elle n'a déguerpi. Ce qui nous permettrait de conclure que l'indépendance ne pourrait être qu'un cauchemar. Cauchemar au propre et au figuré. Au figuré, parce qu'elle dépariait avec toute la subjectivité européenne du moment. Au propre: comment une telle bigarrure pourrait-elle se constituer en nation, à force de fossés ethnique, culturel et intellectuel. Tel était le dilemme D’Haïti. Et le dilemme persiste aujourd'hui du péché originel, si je puisse m'exprimer ainsi, qui se complique et complexifie au point qu'on pourrait le présenter comme l'énigme par excellence dans l'histoire de l'humanité.
Je soupçonne déjà des objections hâtives par ce que je m'attaque à un dogme puissant, un truisme de l'historiographie haïtienne, mais qui ne résiste pas à l'analyse. Bien sûr que les puissances se sont coalisées contre l'indépendance haïtienne. Le problème que je soulève est simple : avant de mettre sur le dos de ces dernières tout le mal qui nous afflige, ne faut-il pas se demander aussi qu'avons-nous fait pour obvier cet embargo, qui n'était en vérité que partiel, car nous avions maintenu le commerce, d'une façon ou d'une autre, en particulier avec les États-Unis entre autre. Et sachant que l'esprit de toute société marchande est l'appât du gain, il y avait certainement plusieurs façons de contourner cette situation, de tirer notre épingle du jeu. Et d'ailleurs nos dirigeants, de Dessalines à nos jours, n'ont fait que de dilapider les deniers publics. Les deux seules intermèdes où les deniers publics ont été relativement bien gérés, n'étaient-ce pas avec les libéraux entre 1872 et 1883(?)et durant l'occupation américaine, sans compter le règne de Christophe? Donc, notre misère ne vient pas unilatéralement des autres. Par exemple, sous le règne de Pétion à un moment donné, il n'y avait que 11 piastres dans les coffres de l'État pendant que dans le Nord le royaume de Christophe roulait sur l'or parce que sa gestion était saine. Assumons enfin notre faute!
En guise de conclusion, cette quatrième partie a pris du temps à paraitre. Deux raisons peuvent expliquer cela : premièrement, javais par finir de comprendre la problématique et, surtout, secondement, j'avais l'impression que je m'adressais à trop d'aveugles pour me consacrer à cet exercice. Aucune chose n'arrive seule : le confinement avec la pandémie du COVID-19 m'a donné l'occasion d'avoir du temps en masse pour faire tout ce qu'il me serait loisible de faire dans ma quarantaine obligée par la force des choses. Finalement, ces années écoulées m'ont permis de sortir des sciences humaines traditionnelles, qui ne sont que des statologies, -des organes para-étatiques de propagande à vocation scientifique, pour reprendre Badiou en général et, en particulier, La Bine de Villeneuve, en ce qui concerne la science politique-, grâce à Hannah Arendt, Alain Badiou, Cornelius Castoriadis, Sylvain Lazarus et Jacques Rancière, et d'avoir une idée plus dynamique et plus fine des choses. Et le COVID-19 m'a fortifié dans la compréhension de la problématique haïtienne. Le comportement de la petite bourgeoisie dans son ensemble est tellement lamentable qu'il donne le goût de vomir : la singerie purement et simplement des mesures prises ailleurs sans jugement critique, sans pouvoir décanter entre ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas ou s'il fallait qu'il soit faisable de les appliquer chez nous, il faudrait prendre des mesures supplémentaires. Ce manque cruel de ce deux-en-un est notre mal-être et se conjugue bien avec la primauté des connaissances déclaratives de notre psychique...
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