Haïti : crise de l’État, crise sociétale
Après 4 mois de crise politique entre le parlement et la présidence, suite à l’arrestation du député Arnel Bélizaire, cette dernière semble s’en sortir de l’impasse occasionnée par cette situation. La chambre des sénateurs, par la mascarade du mois de novembre, avait en quelque sorte éludé la crise sans prendre des actions contre le président, sinon la commission chargée de vérifier la nationalité du président et des membres du gouvernement de Gary Conille. L’amateurisme de cette dite commission, qui n’a au fond rien prouvé, sinon que des accusations laissant planer plus de doute et une population désabusée par une enquête qui piétine, ainsi provoque le ras-le-bol de cette dernière. Alors que tout le monde attendait le verdict de la chambre des députés le deuxième lundi du mois de janvier. L’enquête du sénat se poursuivait, les députés se sont mis en retrait jusqu’à cette semaine où ils ont décidé de sursoir, pour l’instant à la mise en accusation du chef de l’État, en la personne de Michel Martelly.
Dans un de mes billets, j’affirmais de façon catégorique que la mascarade que le sénat avait orchestré au moins de novembre se poursuivra à la chambre basse, sauf avec des acteurs et un décor différents. Au cours du mois de décembre, les accusations de pot-de-vin du député Arnel Bélizaire contre certains membres du parlement confirmaient mes appréhensions. Certaines sorties à peine voilée du Premier ministre contre les positions du président autour de l’amendement constitutionnel et l’arrestation du député de Tabarre laissaient entrevoir l’amplification de la crise étatique. L’absence de Gary conille du carnaval aux cayes confirmait que le mariage était consommé entre les deux hommes.
Pour revenir sur la commission d’enquête du sénat, la sortie de Michel Martelly pour exhiber ses passeports avec la bénédiction de l’ambassadeur américain, kenneth merten, suite la sortie du sénateur Anick François Joseph sur la double identité du président , relançait le débat que de le clore. Pendant ce temps, les sénateurs alliés de ce dernier claquent la porte de la commission, alléguant des raisons aussi fallacieuses qu’infantiles : Le sénateur Joseph Lambert affirmait le jour même du show médiatique de Sweet Micky au sujet de l’exhibition des 8 passeports qu’il allait y avoir le cahot dans la capitale. Dans le même ordre d’idées, cette semaine l’ambassadeur américain revient à la charge pour appuyer ses dires quant à la nationalité haïtienne et non américaine de Martelly. Néanmoins, des pièces officielles du gouvernement américain confirment la double identité de ce dernier, ce qui laisse planer beaucoup de suspicion dans cette affaire.
Pour finir et corroborer la double identité du président, et même sa double nationalité, le député Arnel Bélizaire aurait ramassé pas mal de preuve, suite à son passage aux États-Unis, allant dans ce sens. Une chose est certaine : ni député ni qui que ce soit ne peut rien contre Michel Martelly tant que les Américains ne donnent pas leur aval. Surtout en période électorale. Obama a d’autres chats à fouetter que de se lésiner sur le cas d’Haïti, à moins que Martelly déciderait d’être pyromane et de mettre le feu dans la poudrière en faisant fi de l’avis de l’Oncle Sam en remobilisant l’armée ou en laissant les militaires mettre le pays sens dessus dessous. Sinon, il peut dormir en toute quiétude : laissant aboyer les chiens pendant que la caravane passe.
http://haiti-tribune.blogspot.com/2012/03/haiti-diplomatie-daffaires-ou.html
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