Martelly et Lamothe : La fourberie comme formule de gouverner
La déclaration, à l’emporte-pièce, du garde des sauts de la république, M. Jean Renel Sanon, devant la commission justice et paix du parlement, selon laquelle l’ex-commissaire du Gouvernement se serait trompé de bonne foi lors de l’arrestation du député Arnel Bélizaire, voulant ainsi justifier sa nomination comme juge de paix, est un véritable accroc à la démocratie haïtienne. En effet, l’indulgence de l’équipe au pouvoir pour les bandits notoires, dont Gaby Silencieux, nommé Délégué du nord alors qu’il est recherché par la police, en dit long sur leur complaisance envers ces malfrats. Pourtant, le locataire du Palais National fait très peu cas des récriminations de la société civile et de l’international; Il s’entête dans les nominations des personnages au passé très peu reluisant.
Point n’est besoin d’être un spécialiste en droit pour déceler, de cette présentation, les contradictions flagrantes qui s’en dégagent. Animé d’un minimum de bon sens, monsieur et madame tout le monde verront de la fourberie dans les convoitises du gouvernement Martely-Lamothe de doter le pays d’institutions fiables et efficaces. Toutefois, nous ne sommes pas sans savoir qu’une bonne administration de la justice est la trame de l’établissement d’un vrai état de droit. Sinon les justiciables n’inspireront guère confiance au système, puisque les fonctionnaires n’agissent pas selon les règles de l’art. Et rien ne va plus.
Lorsque le ministre nous dit : Il n’y a que les imbéciles qui ne se trompent pas. La population haïtienne est en droit de se demander : Comment un haut fonctionnaire de la justice peut-il se tromper, alors que les lois devraient être sa principale boussole afin de rendre justice équitablement aux citoyens? Ces propos répugnants du garde des sauts de la république mettent au grand jour l’ignorance crasse de son gouvernement et sa volonté de gérer le pays selon les vœux de son clic. Nous voici donc en présence d’un groupuscule de sottes gens au timon des affaires de l’État, qui prennent des décisions abracadabrantes dans le seul et unique but de satisfaire leurs intérêts mesquins. En tout cas, la démocratie, tant rêvée par tous, ne verra jamais le jour tant et aussi longtemps qu’un vrai processus d’institutionnalisation ne sera pas mis en branle.
Denis Jules
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