Les Dérives attentatoires de la diplomatie haïtienne
Promu secrétaire d’état des Affaires Étrangères et des cultes dans le cabinet de Martely-Conille, puis chef de la diplomatie haïtienne du gouvernement Martely-Lamothe, Pierre-Richard Casimir s’est vu ainsi attribuer la promotion de l’un des plus prestigieux postes de cadre supérieur de la fonction publique haïtienne. Apparemment, faisant bon élève, Me Casimir a pu gagner une once d’estime du Président compas et de son ex-chef de la diplomatie haïtienne, M. Laurent Lamothe. Par delà les considérations d’ordre politique, la première promotion de l’ex-consul au grade de secrétaire d’état était, selon moi, bien méritée, vu le remarquable travail réalisé par ce dernier à la tête du consulat de Montréal. À en juger par ses actes, il s’est passablement distingué de ses prédécesseurs par son style de gestion plus ou moins transparent, par sa présence remarquée lors de la coordination et la collecte de fonds pour venir en aide aux victimes du séisme en Haïti et par le rapprochement communautaire des services du consulat.
En revanche, filer tel un éclair à la tête d’un mastodonte ministère de l’administration publique, comme les Affaires étrangères et des cultes, me laissait très perplexe. Je craignais qu’il n’eût pu être à la hauteur de ce ministère hautement stratégique, parce que ses expériences de quelques années au consulat et de quelques mois à la secrétairerie d’état ne font pas de lui un candidat idéal à gravir un aussi important échelon. En clair, cette nomination a été strictement partisane et non technique. Et l’histoire semble confirmée mon scepticisme. En marge de son audition devant la commission santé de la chambre basse, le numéro un des Affaires Étrangères et des cultes a raté cette occasion ultime que lui ont offert les parle-menteurs de renouveler l’expérience du consulat et prouver son leadership, son niveau d’éthique, ses qualifications et sa grandeur d’âme comme ministre. Au contraire, dans l’écheveau de ses explications prolixes, relatives à l’épineux dossier entourant le dédommagement et la réparation des parents des innocentes victimes du choléra, le ministre a suscité l’émoi au sein de la population haïtienne, jetant une douche froide sur l’exaltation de plus d’un.
Par le truchement d’un discours filandreux, le jeune chancelier haïtien a tenté, mais sans succès, de décliner l’ONU de toute responsabilité dans la propagation de la maladie en Haïti, causant 7000 morts et 700 000 hospitalisés. Malgré le raffut que la nouvelle ait fait tant sur le plan local qu’international, monsieur le ministre ne s’était pas du tout gêné pour banaliser la validité péremptoire des résultats des études scientifiques consacrées à l’introduction du vibrion cholérique en Haïti. De plus, diligentées par des institutions de très grosses pointures, notamment l’ONU, ces études ont été réalisées par des illustres spécialistes internationaux dont l’épidémiologiste français, le professeur Renaud Piarroux. Voulant innocenter l’ONU, le ministre a férocement cloué le peuple haïtien au pilori lorsqu’il s’est exprimé en ces termes :Si les études scientifiques menées ont établi que la souche de la maladie est asiatique, en revanche, il n’a pas été démontré la responsabilité des soldats népalais dans une relation de cause à effet. Les propos ignobles et indignes du ministre répugnent, dégoutent et révoltent tout être humain possédant un minimum de bon sens, de caractère et de jugement, et animé d’une certaine rectitude professionnelle. L’incompréhension et l’appréhension de M. Casimir forcent l’imagination de toute une nation. Fantaisiste et désinvolte, il dépasse l’entendement humain.
D’aucuns s’expliquent mal cette dichotomie du gouvernement, alors que dans un laborieux rapport bien détaillé publié par l’ONU, l’organisation admet tacitement que la souche de l’épidémie introduite dans le pays, vient des casques bleus népalais. Junia Bareau (25 Octobre, RFI) nous a expliqué que dans ce rapport rendu public, trois informations pertinentes et alarmantes qui s’y trouvent avaient retenu sa bienveillance: L’épidémie a bel et bien été importée en Haïti; Il n’y a qu’un seul lieu d’origine possible de l’épidémie (le camp de la Minustah à Mirebalais); La souche haïtienne est très semblable à la souche sud-asiatique du Vibrion choléra sans y être tout à fait identique, reconnait l’ONU hors de tout doute. Même si selon toute vraisemblance, la faute n’est pas intentionnelle, cela ne revient pas à dire que l’ONU soit lavée de toute responsabilité des catastrophes que l’épidémie a créées dans le pays, même qu’une poursuite a été engagée à New York contre l’Organisation des Nations Unies par quelques compatriotes de la diaspora (Source : RFI :< style="font-weight: normal;">http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/monsieur-le-ministre-ce-n-est-pas-un-faux-pas-c-est-un-attentat?xg_source=activity
Denis Jules
En revanche, filer tel un éclair à la tête d’un mastodonte ministère de l’administration publique, comme les Affaires étrangères et des cultes, me laissait très perplexe. Je craignais qu’il n’eût pu être à la hauteur de ce ministère hautement stratégique, parce que ses expériences de quelques années au consulat et de quelques mois à la secrétairerie d’état ne font pas de lui un candidat idéal à gravir un aussi important échelon. En clair, cette nomination a été strictement partisane et non technique. Et l’histoire semble confirmée mon scepticisme. En marge de son audition devant la commission santé de la chambre basse, le numéro un des Affaires Étrangères et des cultes a raté cette occasion ultime que lui ont offert les parle-menteurs de renouveler l’expérience du consulat et prouver son leadership, son niveau d’éthique, ses qualifications et sa grandeur d’âme comme ministre. Au contraire, dans l’écheveau de ses explications prolixes, relatives à l’épineux dossier entourant le dédommagement et la réparation des parents des innocentes victimes du choléra, le ministre a suscité l’émoi au sein de la population haïtienne, jetant une douche froide sur l’exaltation de plus d’un.
Par le truchement d’un discours filandreux, le jeune chancelier haïtien a tenté, mais sans succès, de décliner l’ONU de toute responsabilité dans la propagation de la maladie en Haïti, causant 7000 morts et 700 000 hospitalisés. Malgré le raffut que la nouvelle ait fait tant sur le plan local qu’international, monsieur le ministre ne s’était pas du tout gêné pour banaliser la validité péremptoire des résultats des études scientifiques consacrées à l’introduction du vibrion cholérique en Haïti. De plus, diligentées par des institutions de très grosses pointures, notamment l’ONU, ces études ont été réalisées par des illustres spécialistes internationaux dont l’épidémiologiste français, le professeur Renaud Piarroux. Voulant innocenter l’ONU, le ministre a férocement cloué le peuple haïtien au pilori lorsqu’il s’est exprimé en ces termes :Si les études scientifiques menées ont établi que la souche de la maladie est asiatique, en revanche, il n’a pas été démontré la responsabilité des soldats népalais dans une relation de cause à effet. Les propos ignobles et indignes du ministre répugnent, dégoutent et révoltent tout être humain possédant un minimum de bon sens, de caractère et de jugement, et animé d’une certaine rectitude professionnelle. L’incompréhension et l’appréhension de M. Casimir forcent l’imagination de toute une nation. Fantaisiste et désinvolte, il dépasse l’entendement humain.
D’aucuns s’expliquent mal cette dichotomie du gouvernement, alors que dans un laborieux rapport bien détaillé publié par l’ONU, l’organisation admet tacitement que la souche de l’épidémie introduite dans le pays, vient des casques bleus népalais. Junia Bareau (25 Octobre, RFI) nous a expliqué que dans ce rapport rendu public, trois informations pertinentes et alarmantes qui s’y trouvent avaient retenu sa bienveillance: L’épidémie a bel et bien été importée en Haïti; Il n’y a qu’un seul lieu d’origine possible de l’épidémie (le camp de la Minustah à Mirebalais); La souche haïtienne est très semblable à la souche sud-asiatique du Vibrion choléra sans y être tout à fait identique, reconnait l’ONU hors de tout doute. Même si selon toute vraisemblance, la faute n’est pas intentionnelle, cela ne revient pas à dire que l’ONU soit lavée de toute responsabilité des catastrophes que l’épidémie a créées dans le pays, même qu’une poursuite a été engagée à New York contre l’Organisation des Nations Unies par quelques compatriotes de la diaspora (Source : RFI :< style="font-weight: normal;">http://atelier.rfi.fr/profiles/blogs/monsieur-le-ministre-ce-n-est-pas-un-faux-pas-c-est-un-attentat?xg_source=activity
Denis Jules
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