Haïti, le remplacement des élites est impératif!
Il y a de ces absurdités que l'on ne pourra pas avaler juste pour faire partie du sérail des chantres de l'intelligentsia haïtienne. Plus je scrute cette bande de sophistes, plus je ne tolère plus leur posture intellectuelle. J'ai été aussi fasciné par un certain nombre de louanges dont nos intellectuels se paraient de façon ostentatoire. Par exemple, ces apories dont on s’enorgueillissait d'avoir fourni à l'Afrique, au Québec des professeurs dans les années 60. Ou encore Émile Saint Lot lors des débats sur l'adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, en grand tribun et dans un français impeccable, en tant que rapporteur, a charmé l'assistance, qu'un périodique français a pu dire que «si bien parler est Haïtien, alors nous sommes tous Haïtiens». Une autre anecdote c'est Mao Zedong ou Mao Tse-Toung qui disait de Jacques Stephen Alexis qu'il était le noir le plus intelligent qu'il n'est jamais rencontré. Jean Casimir, sociologue haïtien, eut à dire de quel droit s'arrogeait Mao pour sanctionner l'intelligence. Autrement dit, nous sommes, en tant qu'être humains, aussi intelligents que tous les autres membres de l'espèce, qu'il n'y a pas de particularité nègre en la matière. Je formulerais cette même réponse à Jacques Barros qui eut à dire que Jean Léopold Dominique était le dernier francophone vivant en Haïti dans son livre Haïti de 1804 à nos jours. Je vous ferais grâce d'autres allusions du même genre.
Le problème majeur avec cette façon de voir les choses, c'est qu'on se contente de très peu, on préfère les fuites en avant pour patauger dans la médiocrité crasse. Soit, qu'on a été exportateur d'enseignants et de professeurs, quels sont avantages Haïti a-t-elle tiré de cet échange? Dans un pays où la grande majorité du peuple ne sait ni lire écrire, qu'on transfère du capital culturel à d'autres pays, qu'on les permet de se développer pendant ce temps on poursuit notre course dans le développement du sous développement, y a-t-il de quoi à se péter les bretelles? Il faudrait simplement qu'on soit dépourvu de toutes raisons ou inconscient pour se gargariser d'une telle performance. La charité bien ordonnée ne commence-t-elle par soi-même? Autrement dit, on s'occupe de soi-même avant de voler au secours des autres. L'instinct de survie n'est-il plus un déterminisme humain, une seconde nature? A chaque fois, j'entends des intellectuels haïtiens répétés de telles âneries, je questionne sévèrement la pensée philosophique haïtienne, la pensée critique au sens kantien (Kant, critique de raison pure, p.172 édition 1835), du lettré haïtien.
Que Dessalines eût commis des erreurs dans l'appréciation du contexte national et international, cela est compréhensible vu que le pays n'était pas pourvu de beaucoup de lettrés de haut calibre. Ce qui a sans doute eu pour conséquence le choix du texte de Boisrond Tonnerre à celui de Charreron pour la proclamation de l'indépendance, l'application du caporalisme économique (l'imposition d'un quota de denrées dans le commerce extérieur), l'indifférenciation culturelle (tous les Haïtiens sont Noirs), etc. Par la pensée magique, l'Empereur pensait pouvoir faire obéir les faits sociaux à ses diktats dans sa soi-disant réforme agraire. Entouré de flagorneurs et de trop d'analphabètes fonctionnels, cela allait de soi que la raison n'était pas de mise. Par contre, aujourd'hui, les absurdités du même genre mentionnées au tout début cet texte sont révoltantes. La levée de bouclier du commissaire du gouvernement la semaine dernière, Maitre Lucmane Delille, contre la tenue des jeunes et la déliquescence des mœurs relèvent d'un manque de finesse d'esprit. N'y a-t-il pas d'autres moyens d'y remédier que par le gros bâton? Certainement que oui. Ça prendrait des responsables qui possèdent la logique procédurale tout simplement; des gens capables de programmer le remembrement du pays suivant une séquence de mesures appropriées en vertu d’objectifs à court et moyen terme.
Tout ceci est un prétexte pour vous parler du verdict que portent nos élites lettrées face à la jeune génération sur leur incapacité de communiquer aussi bien par écrit ou par la parole tant en français qu'en créole. D'entrée de jeu, il faut reconnaitre que la croissance exponentielle des écoles «bòlet» prévaut sur la qualité de l'enseignement. Cependant, pour que l'école soit accessible à tous, on ne saurait continuer à administrer un enseignement élitiste. La démocratisation de l'enseigne présuppose que l'école doit être inclusive et adaptée à tous les enfants étant donné la différenciation dans toutes sociétés du capital culturel selon Pierre Bourdieu. Il est à se demander si la plupart des critiques soit capable de rendre leurs connaissances théoriques opérationnelles. Car, les exigences de la langue ne peuvent être pareilles dans un enseignement élitiste que démocratique. Autant que les inégalités culturelles sont socialement un fait avéré, autant que l'État doit tout mettre en œuvre afin de favoriser l'égalité des chances de réussir de tous en éducation et, par voie de conséquence, face au marché du travail. Par ailleurs, si l'ancienne génération était, dans sa grande majorité, capable d'écrire une langue châtiée, c'était souvent une écriture qui s'adonnait aux clichés, beaucoup plus à la forme qu'au fond, donc bien souvent parler ou écrire pour ne rien dire ou dire si peu en trop de phrases creuses.
Dans cette perspective, les textes des élèves doivent être corrigés à partir des mesures d'évaluation suivant des critères d'évaluation clairs et précis, donc une grille d'évaluation qui tiendra compte des objectifs d'apprentissages de la langue à chacun des cycles d'études. Par exemple, à la fin du primaire l'élève doit être en mesure de comprendre le fonctionnement simple de la langue(Groupe du Nom(GN, Groupe du Verbe (GV), groupe complément de phrase(CP)), les classes de mot, les accords simples (les classes de mot donneur et receveur), etc. Au secondaire, d'autres objectifs plus complexes en fonction de l'âge des élèves. Et à la fin de ce cycle des objectifs réalistes de maitrise de la langue, donc la compréhension des règles de l'accord du participe passé et quelques règles fondamentales de la langue. Dans cette même mouvance, inculquer à l'élève la pratique de la lecture et de la rédaction des trois genres littéraires courants, soit le narratif, l'explicatif et l'argumentatif, dès le primaire pour le premier genre et, les deux derniers, pour le dernier cycle du secondaire. Il va sans dire c'est un programme éducatif minimum commun à tous les élèves mais qui devrait le loisir à chaque institution scolaire de pousser plus loin l'apprentissage soit du français, soit du créole, ou toutes autres langues.
Finalement, il n'y a pas de système d'éducation en soi mais pour soi. Je m'explique. L'école est là pour permettre aux citoyens d'agir sur son milieu, de comprendre les problèmes de son temps et d'y apporter à la mesure de son imagination créatrice des solutions face aux contraintes inhérentes à toutes sociétés humaines. A certaines époques, on formait des orateurs, dans d'autres des as littéraires, aujourd'hui ce sont des techniciens, des scientifiques, des créatifs dans tous les domaines. Dans ce sens, les tabous, les dogmes, donc la reproduction ou la récitation des connaissances aveuglements n'est plus de mise; si l'étudiant ne peut améliorer, et même battre en brèche, les connaissances transmises par le maitre, il y a péril en la demeure et toute la communauté en subira les contrepoids dans sa léthargie abyssale. Par ailleurs, si l'école est là pour transmettre un savoir dépouillé de tous dogmes, donc à éviter de brimer l'imagination, elle est aussi là pour développer le savoir-faire et le savoir-être. L'enseignement doit mettre l'élève dans un contexte de résolution de problèmes quotidiens ou du sens d'organisation pratique de son milieu. Par exemple, l'organisation d'un spectacle, du nettoyage de son milieu, d'une campagne de forestation à l'échelle d'un village, d'une rue, etc. L'être haïtien doit être reconstruit par une éducation qui le permettrait de penser Haïti émotionnellement que rationnellement : le cœur et la tête doit se diriger vers Haïti. Ainsi, nous ne répèterons plus les bêtises d'un Louis Joseph Janvier :«la France est la capitale des peuples et Haïti, c'est la France noire».
Ainsi,on comprend bien que la fameuse résistance opposée par nos élites face à l’occupant a été d’exhiber leur culture française. Car, depuis 1843, tous nos politiciens ont recouru à la protection des puissances de premier plan(Angleterre, États-Unis, France, Allemagne) pour conquérir le pouvoir. Chaque politicien avait sa ou et ses puissances dans leurs luttes pour le pouvoir. Après l’occupation Étatsunienne, ce pays est devenu la seule puissance à laquelle nos politiciens prêtaient allégeance pour espérer se hisser à la plus haute marche de l’État.
Le problème majeur avec cette façon de voir les choses, c'est qu'on se contente de très peu, on préfère les fuites en avant pour patauger dans la médiocrité crasse. Soit, qu'on a été exportateur d'enseignants et de professeurs, quels sont avantages Haïti a-t-elle tiré de cet échange? Dans un pays où la grande majorité du peuple ne sait ni lire écrire, qu'on transfère du capital culturel à d'autres pays, qu'on les permet de se développer pendant ce temps on poursuit notre course dans le développement du sous développement, y a-t-il de quoi à se péter les bretelles? Il faudrait simplement qu'on soit dépourvu de toutes raisons ou inconscient pour se gargariser d'une telle performance. La charité bien ordonnée ne commence-t-elle par soi-même? Autrement dit, on s'occupe de soi-même avant de voler au secours des autres. L'instinct de survie n'est-il plus un déterminisme humain, une seconde nature? A chaque fois, j'entends des intellectuels haïtiens répétés de telles âneries, je questionne sévèrement la pensée philosophique haïtienne, la pensée critique au sens kantien (Kant, critique de raison pure, p.172 édition 1835), du lettré haïtien.
Que Dessalines eût commis des erreurs dans l'appréciation du contexte national et international, cela est compréhensible vu que le pays n'était pas pourvu de beaucoup de lettrés de haut calibre. Ce qui a sans doute eu pour conséquence le choix du texte de Boisrond Tonnerre à celui de Charreron pour la proclamation de l'indépendance, l'application du caporalisme économique (l'imposition d'un quota de denrées dans le commerce extérieur), l'indifférenciation culturelle (tous les Haïtiens sont Noirs), etc. Par la pensée magique, l'Empereur pensait pouvoir faire obéir les faits sociaux à ses diktats dans sa soi-disant réforme agraire. Entouré de flagorneurs et de trop d'analphabètes fonctionnels, cela allait de soi que la raison n'était pas de mise. Par contre, aujourd'hui, les absurdités du même genre mentionnées au tout début cet texte sont révoltantes. La levée de bouclier du commissaire du gouvernement la semaine dernière, Maitre Lucmane Delille, contre la tenue des jeunes et la déliquescence des mœurs relèvent d'un manque de finesse d'esprit. N'y a-t-il pas d'autres moyens d'y remédier que par le gros bâton? Certainement que oui. Ça prendrait des responsables qui possèdent la logique procédurale tout simplement; des gens capables de programmer le remembrement du pays suivant une séquence de mesures appropriées en vertu d’objectifs à court et moyen terme.
Tout ceci est un prétexte pour vous parler du verdict que portent nos élites lettrées face à la jeune génération sur leur incapacité de communiquer aussi bien par écrit ou par la parole tant en français qu'en créole. D'entrée de jeu, il faut reconnaitre que la croissance exponentielle des écoles «bòlet» prévaut sur la qualité de l'enseignement. Cependant, pour que l'école soit accessible à tous, on ne saurait continuer à administrer un enseignement élitiste. La démocratisation de l'enseigne présuppose que l'école doit être inclusive et adaptée à tous les enfants étant donné la différenciation dans toutes sociétés du capital culturel selon Pierre Bourdieu. Il est à se demander si la plupart des critiques soit capable de rendre leurs connaissances théoriques opérationnelles. Car, les exigences de la langue ne peuvent être pareilles dans un enseignement élitiste que démocratique. Autant que les inégalités culturelles sont socialement un fait avéré, autant que l'État doit tout mettre en œuvre afin de favoriser l'égalité des chances de réussir de tous en éducation et, par voie de conséquence, face au marché du travail. Par ailleurs, si l'ancienne génération était, dans sa grande majorité, capable d'écrire une langue châtiée, c'était souvent une écriture qui s'adonnait aux clichés, beaucoup plus à la forme qu'au fond, donc bien souvent parler ou écrire pour ne rien dire ou dire si peu en trop de phrases creuses.
Dans cette perspective, les textes des élèves doivent être corrigés à partir des mesures d'évaluation suivant des critères d'évaluation clairs et précis, donc une grille d'évaluation qui tiendra compte des objectifs d'apprentissages de la langue à chacun des cycles d'études. Par exemple, à la fin du primaire l'élève doit être en mesure de comprendre le fonctionnement simple de la langue(Groupe du Nom(GN, Groupe du Verbe (GV), groupe complément de phrase(CP)), les classes de mot, les accords simples (les classes de mot donneur et receveur), etc. Au secondaire, d'autres objectifs plus complexes en fonction de l'âge des élèves. Et à la fin de ce cycle des objectifs réalistes de maitrise de la langue, donc la compréhension des règles de l'accord du participe passé et quelques règles fondamentales de la langue. Dans cette même mouvance, inculquer à l'élève la pratique de la lecture et de la rédaction des trois genres littéraires courants, soit le narratif, l'explicatif et l'argumentatif, dès le primaire pour le premier genre et, les deux derniers, pour le dernier cycle du secondaire. Il va sans dire c'est un programme éducatif minimum commun à tous les élèves mais qui devrait le loisir à chaque institution scolaire de pousser plus loin l'apprentissage soit du français, soit du créole, ou toutes autres langues.
Finalement, il n'y a pas de système d'éducation en soi mais pour soi. Je m'explique. L'école est là pour permettre aux citoyens d'agir sur son milieu, de comprendre les problèmes de son temps et d'y apporter à la mesure de son imagination créatrice des solutions face aux contraintes inhérentes à toutes sociétés humaines. A certaines époques, on formait des orateurs, dans d'autres des as littéraires, aujourd'hui ce sont des techniciens, des scientifiques, des créatifs dans tous les domaines. Dans ce sens, les tabous, les dogmes, donc la reproduction ou la récitation des connaissances aveuglements n'est plus de mise; si l'étudiant ne peut améliorer, et même battre en brèche, les connaissances transmises par le maitre, il y a péril en la demeure et toute la communauté en subira les contrepoids dans sa léthargie abyssale. Par ailleurs, si l'école est là pour transmettre un savoir dépouillé de tous dogmes, donc à éviter de brimer l'imagination, elle est aussi là pour développer le savoir-faire et le savoir-être. L'enseignement doit mettre l'élève dans un contexte de résolution de problèmes quotidiens ou du sens d'organisation pratique de son milieu. Par exemple, l'organisation d'un spectacle, du nettoyage de son milieu, d'une campagne de forestation à l'échelle d'un village, d'une rue, etc. L'être haïtien doit être reconstruit par une éducation qui le permettrait de penser Haïti émotionnellement que rationnellement : le cœur et la tête doit se diriger vers Haïti. Ainsi, nous ne répèterons plus les bêtises d'un Louis Joseph Janvier :«la France est la capitale des peuples et Haïti, c'est la France noire».
Ainsi,on comprend bien que la fameuse résistance opposée par nos élites face à l’occupant a été d’exhiber leur culture française. Car, depuis 1843, tous nos politiciens ont recouru à la protection des puissances de premier plan(Angleterre, États-Unis, France, Allemagne) pour conquérir le pouvoir. Chaque politicien avait sa ou et ses puissances dans leurs luttes pour le pouvoir. Après l’occupation Étatsunienne, ce pays est devenu la seule puissance à laquelle nos politiciens prêtaient allégeance pour espérer se hisser à la plus haute marche de l’État.
Commentaires
Publier un commentaire