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Rupture épistémique : l'impensé des invariants de l'historiographie haïtienne

Pourquoi écrire si ça n'éclaire ni ne dévoile le secret d'une réalité?! Pourquoi dire si ce n'est que pour répéter ce que tout un chacun sait déjà, si ces propos ne nous avancent pas dans la compréhension d'un monde ou du monde ? Pourquoi faire semblant d'analyser quand on occulte la problématique par des concepts élusifs ? Pourquoi se prononcer sans un travail critique des données qu'on s'en sert ? Il me semble que la maladie de la radoterie est un mal q ui ronge le monde d'aujourd'hui  et surtout mon pays. La pensée victimaire est notre conception de la réalité. C'en est un fil d'Ariane qui tisse et jalonne tous nos propos et actions.    Le mal d’Haïti ne vient pas surtout des Étrangers mais de nous-mêmes. Le fatalisme est notre credo. Nous ne jurons qu'à ça : l'étranger-ci, l'étranger-ça. Sinon c'est la faute des mulâtres ou bourgeois. Et ces derniers répondent que c'est la faute des ...

Le bon vieux peuple! Le peuple marionnette, le peuple de chair à canon des oligarques

Le 25 octobre 2015, j'ai entendu et lu que le peuple haïtien a étonné le monde. De quel peuple parlait-on? Les masses excluant l'élite ou le peuple pris dans sa globalité? Réaction émotionnelle comme on a le secret de ses extravagances factices. Le niveau intellectuel des masses est proportionnellement équivalent à la hauteur de ses élites. Toutes choses étant égales d'ailleurs, une élite éclairée, des masses éclairées; une élite rétrograde, des masses rétrogrades. Les dérives de la nation reflètent le niveau de élites: économiques, intellectuelles et politiques. Alors, pour que les masses nous étonnent, il faudrait que les élites soient éclairées. Tel n'est pas le cas chez nous.



Opont, Président CEP
Au lendemain de cette prouesse fantasmée, le désenchantement arriva comme un coup de tonnerre dans un ciel serein: bourrage d'urnes; bulletin fait sur mesure pour le PHTK; irrégularités de toutes sortes. Où est donc passé ce peuple qui étonnait la veille? L'envers du décor, le drame qui se jouait dans les coulisses, le bon vieux peuple figurant de cette satire électorale, rétif, a eu la sagesse d'être sobre: ni trop enthousiasme, ni trop optimisme; 30% ou moins de l'électorat. Et là encore. Si on enlève des morts du séisme que l'ONI(Office national d'Identification) n'a jamais purgés de la liste électorale. Le tsunami politique aura-t-il lieu?

Des voix se proclament unilatéralement vainqueurs de cette joute électorale: Jovenel Moise, Maryse Narcisse, Moise Jean Charles et Jude Célestin. Le bluff devient l'arme par excellence pour faire accroire et manipuler l'opinion publique comme cela a été salutaire durant les deux dernières élections présidentielles, soit Préval en 2006 et Martelly en 2010.  Cette élite de robe, sans créativité ni imagination, a l'esprit complètement obstrué. Elle ne vit que pour une bouchée de pain. La recette de gagner les élections par le béton, cette fois-ci, risque de créer une onde de choc frontale, car le festin a plusieurs convives et ses cohortes de coterie.

Pour illustrer cette infertilité intellectuelle, Marx faisait allusion à l'apprentissage d'une langue : le moment où l'on traduit de sa langue à l'autre et l'autre quand on ne se sert plus de sa langue pour communiquer dans la nouvelle langue. Nous ne sommes qu'au premier niveau:  le retour au bon vieux temps du contrat Mac-Donald du début du 20ème siècle, l'idéal dessalinien, l'idéal aristidien et l'idéal prévalien. Des notions creuses qui nous abêtissent, nous zombifient. Le pire des conneries, c'est quand on fait appel au mythe fondateur, aux héros, dans le seul but d'assouvir des intérêts mesquins sous le drapeau de la patrie commune. Laissons Dessalines et tout le reste dans leurs tombes, occupons-nous des problèmes criants qui nous accablent!


Ernst Jean Poitevien

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